Depuis ma tendre enfance, je n'ai connu que les bruits des fours, le brouhaha de la salle à dîner et surtout des personnes qui mangent. Mes parents tenaient un restaurant familial depuis des générations. Depuis très jeune, j'ai appris ce qu'est le monde de la cuisine au point de vouloir en être une. Ce n’était pas facile pour moi à l’école disant que mon passe temps se trouvait dans la cuisine à faire des bons petits repas. Commençant par des cookies pour me faire des amis, faisant des lunch pour le déjeuner pour mes copines avant de me faire pointer du doigt que ma nourriture était horrible. Alors que pas du tout, elles étaient uniquement jalouses. Ensuite ce fut des moqueries comme quoi je sentais la friture et même le poisson, mais rendu là, mon caractère se forgeait petit à petit. Je ne me laissais plus du tout marcher sur les pieds et encore moins intimider pour des enfantillages de la sorte. Déjà, étant enfant, j’ai beaucoup mûri et pris mes responsabilités. D'ailleurs, ca m'arrivait souvent de travailler pour le restaurant pour servir de l’eau ou bien monter des tables tant bien que mal. Néanmoins, parmi la méchanceté des enfants, il avait un petit garçon, quelques années plus vieux que moi, qui acceptait d’être mon ami malgré les moqueries, lui, me souriant toujours en me racontant des blagues parfois drôles parfois nulles pour me remonter le moral.
Au lycée, ma mère est tombée gravement malade. J'ai rapidement pris sa place au restaurant afin qu'elle se repose. Je travaillais tout de même régulièrement au restaurant afin d'aider, oui, mais aussi parce que c’était mon rêve de reprendre l'affaire familiale. Je savais pertinemment ce que je voulais faire dans ma vie. Etre cuisinière, offrir des repas au plus démunis et ça même à l’époque. Je croisais des sans abris et je leur offrir la plupart du temps pour déjeuner ou bien j'apportais un encas que j'avais fait. Mon père était fier de constater que sa seule et unique fille avait la même passion que lui. Malheureusement, je ne me concentrait pas assez dans les études, mes notes étaient si mauvaises… heureusement que mon ami d'enfance me permettait parfois de me reprendre en main. Oui, malgré les moqueries encore une fois, mais je faisais la sourde d'oreille. A mes seize ans, lors de mon retour à l’école, à peine le temps que ma mère reprenait du poil de la bête, une voiture m'avait happé. Me coinçant entre le véhicule et un mur. Mon bassin était bousillé, mais miraculeusement j’étais toujours en vie. Toutefois, je ne pouvais plus donner la vie, je ne pouvais plus tomber dans mes règles. Stérile. Et une convalescence qui prendrait horriblement du temps afin que je puisse réapprendre à marcher. C'est à cet instant que je tombais amoureuse pour la première fois. Mon ami d'enfance à toujours été la pour moi malgré les moments difficiles.
Ensuite, je n'ai pas cessé la cuisine. J’en ai même pris des cours et cela ; pour devenir chef. Malgré la grosse compétition, j'ai su tenir tête et remporter quelques prix ainsi que mon diplôme. Mes parents prenaient leur retraite quelques temps après, ayant le cœur net si tout allait bien pour moi. Eux, ils voyagent beaucoup sachant qu'ils n'ont pas eu cette occasion et pour ma part ? Je vis avec mon petit ami et ça en m'occupant de mon restaurant.